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Coronavirus: les compagnies aériennes demandent une aide de 200 milliards de dollars

La crise que traverse actuellement le secteur aérien est bien plus grave et plus étendue que celles qui ont suivies les attentats du 11 septembre, l’épidémie de SRAS ou la crise financière de 2008.

Selon l’Association internationale du transport aérien (IATA), les transporteurs ont besoin d’une aide d’urgence allant jusqu’à 200 milliards de dollars pour compenser leur manque à gagner ou combler les trous de trésoreries.

Début mars, l’IATA estimait les pertes des compagnies aériennes causées par le coronavirus à 113 milliards de dollars. Mais depuis la situation s’est nettement dégradée. L’interdiction de voyager vers les États-Unis pour les ressortissants européens, les restrictions d’entrée sur le territoire décrétées par bon nombre de pays, mais aussi la fermeture de l’espace Schengen en Europe ont fait chuter le trafic aérien.

Il faudra donc 200 milliards de dollars aux transporteurs pour s’en sortir, précise l’IATA. Cette aide publique pourrait prendre la forme d’un soutien financier des États à leurs compagnies. Les gouvernements et les banques centrales sont priés de leur consentir des prêts ou des garanties. Des allègements d’impôts et de charges sociales sont les bienvenus.

Les compagnies aériennes africaines particulièrement touchées

Les compagnies africaines en auraient bien besoin. De nombreuses liaisons ont été suspendues en Afrique. Ce qui a déjà coûté à ces transporteurs plus de quatre milliards de dollars. En Afrique, le secteur aérien représente une activité estimée à près de 56 milliards de dollars avec plus de six millions d’emplois dans la région.

Sans l’aide des États, beaucoup de compagnies aériennes africaines ne survivront pas, alors que certaines sont d’ores et déjà à l’arrêt. Après la Royal Air Maroc qui a suspendu ses vols internationaux le 17 mars dernier, Rwandair annonce ce jeudi l’arrêt de ses opérations. Les grandes compagnies comme Kenya Airwyays et Ethiopian Airlines ont réduit la voilure à la fois sur leurs destinations internationales – vers l’Europe et la Chine – et sur les liaisons continentales, car en Afrique, les pays ferment leurs frontières aériennes les uns après les autres.

Ainsi, Air Côte d’Ivoire a dû supprimer ses liaisons vers le Cameroun, le Niger, et le Mali. Sur les autres destinations, les restrictions sont telles que les avions sont quasi vides. René Decurey dirige Air Côte d’Ivoire, il sait déjà que les pertes seront énormes et se battra pour préserver les emplois. « Comme nous avions des vacances à prendre, le personnel est mis en vacances forcées. Et puis si tous les avions sont à mettre à terre, c’est clair qu’il faudra discuter du chômage technique avec le gouvernement. »

Premier actionnaire de la compagnie, le gouvernement ivoirien a été appelé au secours. Air Côte d’Ivoire attend de lui un plan de soutien.

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