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[POLÉMIQUE SUR LE PORT DU VOILE] : « CETTE AFFAIRE MONTRE QU’IL Y A UNE CRISE DU VIVRE ENSEMBLE »

Cheikh Gueye, et Dr en géographe, chargé de stratégie de prospective à Enda et Ibrahima Dia, Dr en sciences de l’environnement et sociologue étaient ce, dimanche, les invités de l’émission LR du temps du Iradio (90.3). Entre autres sujets, la polémique sur l’interdiction du port du voile à l’institution Sainte Jeanne d’Arc.

« Cette affaire est une des multiples escarmouches que nous connaissons depuis quelques années qui montrent qu’il y a une crise du vivre ensemble au Sénégal », a soutenu Cheikh Gueye. Selon lui, il y a quatre catégories de crise au Sénégal mais celle qui est la plus dangereuse est la crise du vivre ensemble. « C’est une crise qui peut mener à de très grandes catastrophes très rapidement dans des espaces comme les espaces nationaux mais aussi à l’échelle mondiale ». A son avis, il y a un besoin de débattre en profondeur sur le devenir de la Nation. Il y a, d’après lui, un choix à faire entre la confrontation ou la renégociation de notre contrat social. Lequel nous a permis une certaine paix, une certaine stabilité, un équilibre depuis de longues années. Il constate pour le regretter que ce contrat social soit perturbé.

« D’abord, ce contrat social n’a pas permis le développement mais, il n’a pas permis une stabilité politique. On voit des problèmes entre les religions, voire même au sein de certaines confréries. Et ça, c’est quelque chose qui s’accumule, qui commence a fait une matrice probable de conflits qui pourraient être dangereux pour le pays », prévient-il avant d’indiquer qu’il faut réfléchir sur le projet de société car, « il y a une sorte de main invisible qui empêche qu’on fasse de gros pas dans ces progrès ».

Pour sa part, Ibrahima Dia regrette le fait qu’on ne parle plus du peuple. Or, relève-t-i, le peuple c’est ce groupe qui a quelque chose en commun, qui est une conscience historique, une continuité et des choses vécues. Pour lui, il faut que l’Etat soit dans une démarche préventive. « L’Etat doit accompagner les dynamiques unitaires qui essayent de reconstruire le tissu social. Il doit renforcer les piliers qui soutiennent le sens que les sénégalais se font de la Nation. Tous les facteurs déclencheurs de risque doivent être surveillés. Les gens qui sont intéressés par nos ressources ont des stratégies. Il faut qu’on évite d’aller vers la crispation. Il faut tuer l’affaire dès le début », dit-il.

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