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Chronique : Un régime parlementaire est-il donc possible au Sénégal ? Par Ahmadou Diop CPC

assemblee nationale-sénégalFace à l’impunité du conseil constitutionnel qui est dans les faits, la cour royale du président de la république monarhique, nous devons choisir d’autres paramètres, distincts des cirques présidentiels, pour sortir des chantiers inextricables et instaurer en toute logique, le régime parlementaire, tel qu’il existe dans les grandes démocraties.

Pour mémoire, Le Sénégal devient indépendant le 4 avril 1960. Léoplod Sédar Senghor, chef d’état, fut élu par un collège électoral Spécial et Mamadou Dia, président du conseil depuis la loi-cadre de 1958, qui disposait des pleins pouvoirs, avait une stature internationale.
Sous le régime parlementaire, l’exécutif est bicéphale : deux têtes. Car le président de la république est irresponsable politiquement, n’a que des fonctions symboliques. Toutes les décisions prises par le chef de l’état sont contresignées par le président du Conseil. Ce dernier détient par devers, la réalité du pouvoir effectif de l’exécutif, est responsable de ses actes politiques.
En vérité, ce qui se passe au Sénégal, c’est le serpent qui change de peau, mais garde sa nature. C’est donc un net recul, qu’on le veuille ou non.

 Compte tenu  de la situation délétère permanente qui sévit depuis belle lurelle, nous devons revenir au régime parlementaire de 1960.
Etant donné que ne rien change et tout continue, le sénégal a donc l’obligation d’utiliser d’autres mécanismes imparables pour faire en sorte que le président de la république ne puisse plus disposer d’une majorité présidentielle à l’hémicycle.

Les douloureux événements de 1962 avaient servi de prétexte à Sénghor pour installer définitivement un régime présidentiel jusqu’aux escalades massives de Macky Sall par ses reniements ubuesques, entre autres, la gestion népotique, gabégique, en particulier, son revirement spectaculaire sur la non réduction de son mandat présidentiel qu’il conserve jusqu’en 2019 et peut être au-delà, car tous ses faits renforcent davantage l’éternelle question que j’ai déjà développée antérieurement dans une chronique, en date du 14 Juillet 2015, sous le titre : « le Sénégal peut- il échapper vraiment aux contingences mondiales … ? »

Dés les premières heures qui ont suivi le dicours de macky sall, qui s’est renié sur son mandat présidentiel, si les élites politiques, responsables, étaient à la hauteur et à l’endroit, elles auraient pu s’autosaisir pour y trouver une brèche et une bouée de sauvetage et demander unanimement, immédiatement la démission de Macky Sall, sans conditions.
Ce qui aurait pu renforcer sa crédibilité tant sur le plan national qu’international. Malheureusement, il n’en est rien.

L’opposition qui a donc raté affreueusement une fois de plus la marche de l’histoire, a commis un sacrilège, en acceptant une consultation superflue.
Plutôt de réunir les conditions obligatoires pour en finir avec le pouvoir tyrannique, la classe politique s’est laisée divertir, passe à côté de la plaque, refuse de se concentrer sur l’essentiel, abdique et joue sur le piano de l’homme de la rupture éclopée.

La vraie démocratie signifie le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple. Dans un état de droit, le pouvoir est par définition l’émanation du peuple. Autrement dit, la souveraneté appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants.
Or, dans le cas d’espèce, ici au Sénégal, l’avis du conseil constitutionnel qui ne lie pas le président de la république, s’est bien substitué au vrai pouvoir du peuple qu’il piétine pour des raisons pécuniaires.

Ahmadou Diop CPC

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