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Au Gabon, Ali Bongo rompt son silence et annonce un remaniement

Le président gabonais Ali Bongo s’est exprimé publiquement pour la première fois samedi depuis décembre 2018, après avoir été victime d’un accident vasculaire cérébral. Il a demandé à son Premier ministre la formation d’un nouveau gouvernement.

Après six mois de silence et de convalescence, Ali Bongo revient sur la scène politique. Dans un discours enregistré de huit minutes diffusé par la télévision nationale, le président du Gabon a déclaré avoir demandé à son Premier ministre, Julien Nkoghe Bekalé, la formation d’un nouveau gouvernement.

L’objectif de ce remaniement : un gouvernement plus restreint, constitué de femmes et d’hommes prêts à donner la priorité à l’intérêt général » et « capable de faire preuve d’exemplarité ». Il a fait cette annonce alors que le « kévazingogate », un trafic de bois précieux, a viré récemment au scandale politique.

« Le ménage doit être fait au sein de notre classe politique, au sein de laquelle le mot ‘éthique’ doit résonner avec force », a-t-il ajouté. « Ceux qui se mettent en travers de cette voie sont prévenus: ils seront sèchement écartés », a averti Ali Bongo, au pouvoir depuis 2009.

Il s’agit de la première allocution à la nation d’Ali Bongo depuis décembre 2018, après avoir été victime d’un AVC fin octobre de la même année, et dont il se remet actuellement.

Le chef de l’Etat s’était adressé à la nation dans un bref discours de fin d’année, enregistré à Rabat, lieu de sa convalescence, diffusé le 31 décembre. Depuis, il n’avait fait aucune déclaration publique mais a multiplié les entretiens au palais présidentiel avec des chefs d’Etat africains.

L’annonce d’un remaniement survient deux semaines après le limogeage du vice-président gabonais et du ministre des Forêts, accusés d’avoir participé à un trafic de kevazingo, un bois précieux présent au Gabon, chiffré à plusieurs millions d’euros.

« Il est capital pour notre nation d’en finir une fois pour toutes avec la corruption qui gangrène nos institutions, il est capital d’en finir avec la mauvaise gestion, la mauvaise gouvernance », a affirmé le chef de l’Etat.

Depuis son AVC, l’opposition réclamait que la vacance du pouvoir soit déclarée et s’interrogeait sur la capacité d’Ali Bongo, rentré au Gabon le 23 mars, à diriger le pays.

Le discours prononcé samedi par le chef de l’Etat n’a pas convaincu l’un de ses opposants. « Il y a eu une utilisation abondante de ciseaux pour faire le montage de cette vidéo », a affirmé à l’AFP l’un des représentants de la société civile, Marc Ona. « Pour convaincre les Gabonais de sa capacité à continuer à diriger le pays, il aurait fallu organiser une conférence de presse avec les journalistes », a-t-il estimé.

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