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En images : mobilisation massive contre le racisme à travers la planète

De la France à l’Australie en passant par le Japon ou le Royaume-Uni, des milliers de personnes sont descendues dans les rues de plusieurs pays, tout au long du week-end, pour s’associer au mouvement de colère contre les discriminations raciales et les méthodes policières, né aux États-Unis après la mort de George Floyd.

Malgré la pandémie de nouveau coronavirus, des dizaines de milliers de personnes dans le monde ont battu le pavé, samedi 6 et dimanche 7 juin, pour exprimer leur ras-le-bol du racisme et des brutalités policières après la mort de George Floyd, un Américain noir de 46 ans tué lors de son arrestation par un policier blanc.

Du Royaume-Uni à l’Australie, en passant par la France et la Tunisie, les manifestants ont bravé les appels des autorités à rester chez soi en raison de la crise sanitaire dans un mouvement de protestation inédit qui s’est greffé sur celui ayant embrasé les États-Unis et qui, dans certains pays, résonne avec l’actualité locale.

  • États-Unis
Des manifestants réunis devant le Lincoln Memorial, le 6 juin 2020, à Washington.
Des manifestants réunis devant le Lincoln Memorial, le 6 juin 2020, à Washington. AFP – OLIVIER DOULIERY

Washington, Philadelphie, New York : des dizaines de milliers d’Américains ont manifesté samedi dans une atmosphère apaisée contre le racisme et les brutalités policières lors d’une journée marquée par une nouvelle cérémonie à la mémoire de George Floyd. Il s’agit, selon le Washington Post, des plus importantes manifestations de toute l’histoire des États-Unis.

Sous un soleil de plomb, s’arrêtant parfois pour poser un genou à terre, une foule dense a envahi les rues de la capitale fédérale américaine, aux abords de la Maison Blanche, du Capitole ou encore du mémorial de Lincoln.

Sur l’imposant grillage dressé devant la résidence de Donald Trump ont été accrochées les portraits de George Floyd, Michael Brown, Trayvon Martin, Breonna Taylor, des Afro-Américains tous morts aux mains de la police américaine ces dernières années.

  • Australie
Des manifestants à Melbourne se joignent au mouvement mondial contre les discriminations raciales et les méthodes policières, le 6 juin 2020, en Australie.
Des manifestants à Melbourne se joignent au mouvement mondial contre les discriminations raciales et les méthodes policières, le 6 juin 2020, en Australie. AFP – WILLIAM WEST

Premier pays à ouvrir le bal international de l’indignation samedi, l’Australie a vu des milliers de personnes manifester à travers le pays, brandissant des banderoles « Je ne peux pas respirer », en référence à la plainte prononcée par George Floyd, tué par un policier qui l’avait arrêté pour un délit mineur.

Pour les organisateurs, cette affaire trouve de nombreux échos dans leur pays : ils souhaitaient dénoncer aussi le taux d’emprisonnement très élevé parmi les Aborigènes, et les morts — plus de 400 ces trente dernières années — de membres de cette communauté alors qu’ils étaient détenus par la police.

  • Japon
Des manifestants à Tokyo se joignent au mouvement mondial contre les discriminations raciales et les méthodes policières, le 6 juin 2020, au Japon.
Des manifestants à Tokyo se joignent au mouvement mondial contre les discriminations raciales et les méthodes policières, le 6 juin 2020, au Japon. REUTERS – Issei Kato

À Tokyo, les manifestants ont défilé non seulement en soutien au mouvement « Black Lives Matter » (Les vies noires comptent), mais aussi pour dénoncer le traitement d’un Kurde affirmant avoir été brutalisé et plaqué au sol par la police lors de son arrestation.

« Je veux montrer qu’il y a du racisme maintenant au Japon », a dit Wakaba, une lycéenne de 17 ans brandissant avec son amie Moe une pancarte avec les mots « Si vous n’êtes pas en colère, c’est que vous n’êtes pas attentifs ». « Pas de justice, pas de paix, pas de police raciste », a scandé la foule.

  • Royaume-Uni
Des manifestants à Londres se joignent au mouvement mondial contre les discriminations raciales et les méthodes policières, le 6 juin 2020, au Royaume-Uni.
Des manifestants à Londres se joignent au mouvement mondial contre les discriminations raciales et les méthodes policières, le 6 juin 2020, au Royaume-Uni. REUTERS – Henry Nicholls

Rassemblés à Londres près du Parlement, des milliers de personnes, le visage souvent recouvert d’un masque, mais sans forcément respecter les règles de distanciation, ont brandi des pancartes reprenant le slogan « Black Lives Matter ».

« Le Royaume-Uni n’est pas innocent », ont dénoncé les manifestants, tambours battants. Ils ont aussi observé une minute de silence, agenouillés et poings levés, avant de se diriger pour certains vers l’ambassade des États-Unis, salués par les klaxons des automobilistes.

Comme dans la capitale britannique, ils étaient des milliers à Manchester pour « en finir avec le racisme », une autre « pandémie ».

  • France
Des manifestants à Paris se joignent au mouvement mondial contre les discriminations raciales et les méthodes policières, le 6 juin 2020, en France.
Des manifestants à Paris se joignent au mouvement mondial contre les discriminations raciales et les méthodes policières, le 6 juin 2020, en France. AFP – GEOFFROY VAN DER HASSELT

En France, où le drame américain a ravivé le souvenir d’Adama Traoré, un jeune homme noir mort en 2016 après une interpellation par des gendarmes, des actions qui ont rassemblé au total plus de 23 000 personnes selon la police ont été organisées dans plusieurs villes pour dénoncer le « racisme » et « l’impunité » qui règneraient au sein des forces de l’ordre.

À Paris, malgré l’interdiction des autorités, plusieurs milliers de personnes ont réclamé « Justice pour tous » près de l’ambassade américaine, dont elles ont été tenues à l’écart par les forces de l’ordre déployées en masse.

  • Allemagne
Le joueur anglais de Dortmund, Jadon Sancho, porte un t-shirt sur lequel est inscrit "No Justice, No Peace" à l'échauffement, le 6 juin 2020 en Allemagne, en solidarité avec le mouvement mondial contre les discriminations raciales et les méthodes policières.
Le joueur anglais de Dortmund, Jadon Sancho, porte un t-shirt sur lequel est inscrit « No Justice, No Peace » à l’échauffement, le 6 juin 2020 en Allemagne, en solidarité avec le mouvement mondial contre les discriminations raciales et les méthodes policières. AFP – LARS BARON

En Allemagne, plusieurs dizaines de milliers de manifestants ont défilé dans l’après-midi partout dans le pays. Les joueurs du Bayern Munich, le leader du championnat, et du Borussia Dortmund ont également témoigné leur solidarité samedi. Les premiers se sont échauffés avec un t-shirt portant l’inscription « Carton rouge contre le racisme — BlackLivesMatter », avant le match de Bundesliga contre Leverkusen, avant de jouer avec un brassard portant l’inscription « BlackLivesMatter » ; les seconds, qui jouaient face au Hertha Berlin, sont arrivés à l’échauffement avec des t-shirts noirs portant deux inscriptions : « No Justice, No Peace » (« Pas de justice, pas de paix ») et les mots « Black, White, Yellow, Red » (« Noir, Blanc, Jaune, Rouge ») barrés et soulignés du mot « Human » (« Humain »).

Avant le coup d’envoi, les joueurs de Dortmund et du Hertha Berlin se sont rassemblés autour du rond central pour observer une minute de silence un genou à terre, imitant le geste désormais symbolique du joueur de NFL (Ligue de football américain) Colin Kaepernick, porte-voix des protestations aux États-Unis contre les violences policières.

  • Tunisie
Des manifestants à Tunis se joignent au mouvement mondial contre les discriminations raciales et les méthodes policières, le 6 juin 2020, en Tunisie.
Des manifestants à Tunis se joignent au mouvement mondial contre les discriminations raciales et les méthodes policières, le 6 juin 2020, en Tunisie. AFP – FETHI BELAID

À Tunis, environ 200 personnes ont réclamé « la justice » et de pouvoir « respirer » face au racisme, qui « étouffe ».

« Ce fléau existe aussi en Tunisie », a indiqué une responsable de l’association tunisienne de soutien des minorités, alors que des migrants de l’Afrique subsaharienne affirment souvent être victimes d’agressions verbales et physiques dans le pays.

  • Canada
Des manifestants à Toronto se joignent au mouvement mondial de protestation contre le racisme et les violences policières, le 6 juin 2020, au Canada.
Des manifestants à Toronto se joignent au mouvement mondial de protestation contre le racisme et les violences policières, le 6 juin 2020, au Canada. AFP – Cole Burston

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Au Canada, plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi à Toronto, pour la seconde journée consécutive. Des manifestations ont aussi eu lieu dans d’autres villes canadiennes, dont Saint-Jean de Terre Neuve. Une manifestation de grande ampleur est prévue dimanche à Montréal.

  • Italie
Des manifestants à Rome se joignent au mouvement mondial contre les discriminations raciales et les méthodes policières, le 7 juin 2020, en Italie.
Des manifestants à Rome se joignent au mouvement mondial contre les discriminations raciales et les méthodes policières, le 7 juin 2020, en Italie. AFP – ALBERTO PIZZOLI

Les rassemblements se sont poursuivis, dimanche, comme à Rome, où une manifestation imprévue a réuni sur la vaste Piazza del Popolo des milliers de jeunes qui se sont agenouillés en silence, le poing levé, pendant presque neuf minutes, le temps pendant lequel un policier a appuyé son genou sur le cou de George Floyd jusqu’à sa mort. En se relevant, ils ont crié : « Je ne peux pas respirer ! »

  • Espagne
Des manifestants à Madrid se joignent au mouvement mondial contre les discriminations raciales et les méthodes policières, le 7 juin 2020, en Espagne.
Des manifestants à Madrid se joignent au mouvement mondial contre les discriminations raciales et les méthodes policières, le 7 juin 2020, en Espagne. REUTERS – Juan Medina

Des milliers d’Espagnols ont également rejoint dimanche les manifestants qui dénoncent le racisme à travers le monde. Face à un important cordon policier, ils se sont agenouillés pendant une minute de silence en signe de protestation contre les violences policières à l’encontre des Noirs.

Avec AFP et Reuters

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