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Impeachment : Donald Trump dénonce la « guerre à la démocratie américaine » de Nancy Pelosi


Donald Trump devrait devenir mercredi le troisième président américain à être mis en accusation par la Chambre des représentants. Dans une lettre de six pages adressée à Nancy Pelosy, l’hôte de la Maison Blanche accuse les démocrates de mener une « tentative de coup d’État illégale et partisane ».

Donald Trump a rendez-vous avec l’Histoire. Mercredi 18 janvier, la Chambre des représentants, réunie en plénière, va se prononcer à la majorité simple sur les chefs d’accusation portés contre lui, après une enquête de près de trois mois sur l’affaire ukrainienne. Son impeachment, c’est-à-dire sa mise en accusation, l’équivalent d’une inculpation dans le système judiciaire, ne fait presque aucun doute car les démocrates sont majoritaires à la chambre basse. Seuls deux d’entre eux, des élus modérés, pourraient faire défection.

Deux chefs d’accusation seront proposés au vote : l’abus de pouvoir, pour avoir fait pression sur l’Ukraine pour enquêter sur ses rivaux politiques, et l’entrave à la bonne marche du Congrès, pour avoir refusé de coopérer à l’enquête des élus. « Très tristement, les faits montrent que le président a abusé de ses pouvoirs pour son propre bénéfice et qu’il a fait obstruction au Congrès en exigeant d’être au-dessus de toute responsabilité, au-dessus de la Constitution et au-dessus du peuple américain », a écrit mardi soir la cheffe démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi.

Tache indélébile

Les débats, qui devraient durer six heures, risquent d’être houleux étant donné le climat délétère à Washington depuis le début de l’affaire. Mardi soir, des manifestants ont défilé dans plusieurs villes américaines pour réclamer l’impeachment du républicain. Sondage après sondage, l’opinion publique s’est montrée plus que jamais divisée sur la question en suivant des lignes partisanes. Si le vote aboutit comme prévu mercredi, le 45e président des États-Unis deviendra alors le troisième chef de l’État américain à subir ce sort, après Andrew Johnson et Bill Clinton. Une tache indélébile sur son CV que Donald Trump aurait préféré éviter.

Furieux, le milliardaire a pris la plume, mardi, pour dénoncer une « tentative de coup d’État illégale et partisane » dans une lettre de six pages adressée à sa pire ennemie, Nancy Pelosi. C’est elle qui mettra le coup de marteau final mercredi. Avec cette procédure « invalide », « vous violez votre allégeance à la Constitution, vous déclarez une guerre ouverte à la démocratie américaine. Vous voyez la démocratie comme votre ennemie », a ajouté Donald Trump, accusant les démocrates de chercher à invalider les résultats de l’élection de 2016. « L’histoire vous jugera sévèrement », a-t-il encore dit, conscient du caractère exceptionnel du vote qui l’attend.

Pas de destitution en vue

Une fois la mise en accusation validée à la Chambre, c’est au Sénat que reviendra d’organiser le procès du président, probablement à partir de début janvier. Cette fois, les républicains majoritaires seront à la manœuvre. Selon la Constitution, ce sont les sénateurs qui feront office de jury et le chef de la Cour suprême qui présidera le procès. Si les deux tiers d’entre eux déclarent le président coupable, alors il sera destitué. Donald Trump peut toutefois compter sur le soutien au grand complet de son camp pour rester à son poste.

L’impeachment n’est pas encore voté et les sénateurs s’écharpent déjà sur les modalités du futur procès. Alors que les démocrates souhaitaient entendre les témoignages de quatre personnages-clés, dont l’ex-conseiller à la Sécurité nationale John Bolton et l’actuel secrétaire général Mick Mulvaney, ils se sont heurtés à un mur. « De quoi le président Trump a-t-il peur ? De la vérité ? », a réagi le chef de file des démocrates au Sénat, Chuck Schumer. Le leader des républicains au Sénat, Mitch McConnell, a lui prévenu qu’il n’entendait pas rester neutre : « C’est un procès politique, il n’y a rien de juridique et je ne serai pas impartial ! »

Donald Trump, lui, pense déjà à la suite. « Je n’ai aucun doute sur le fait que le peuple américain vous tiendra responsable, avec les démocrates, lors de l’élection de 2020 », a-t-il écrit dans sa missive à Nancy Pelosi. Il tiendra d’ailleurs mercredi soir un meeting électoral dans l’État-clé du Michigan, pour se consoler auprès de ses supporters et continuer une campagne plus agressive que jamais.

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