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Plus de 60 morts dans l’explosion d’un camion-citerne accidenté en Tanzanie

Plus de 60 personnes ont péri, en périphérie de Morogoro (est de la Tanzanie) dans l’explosion samedi matin d’un camion-citerne accidenté dont elles tentaient d’extraire le carburant. Plus de 70 personnes ont également été blessées dans l’accident.

C’est l’un des pires accidents survenus en Afrique de l’est ces dernières années. En Tanzanie, en périphérie de Morogoro (à près de 200 kilomètres de Dar es Salaam), plus de 60 personnes ont péri et plus de 70 ont été blessées dans l’explosion, samedi 10 août, d’un camion-citerne accidenté dont elles tentaient de siphonner le carburant

« On déplore 62 morts, à savoir 58 hommes et quatre femmes. Il y a par ailleurs 72 blessés – 64 hommes et 8 femmes – à l’hôpital de Morogoro », a déclaré à la presse Liberatus Sabas, le chef des opérations de la police tanzanienne.

Parmi les victimes, la plupart sont des conducteurs de taxis-moto et des personnes des alentours qui étaient accourus pour récupérer du carburant qui s’échappait de la citerne.

Après que le camion s’est renversé sur la chaussée, des conducteurs de « boda-boda » – des moto-taxis – ont afflué sur les lieux et ont tenté de récupérer du carburant, suivis par les habitants de la commune. Une vidéo postée sur les réseaux sociaux montre ainsi des dizaines de badauds affairés à tenter de récupérer du carburant dans des jerricanes jaunes.

L’essence s’est ensuite embrasée. Sur une vidéo tournée peu après, on aperçoit des corps de victimes carbonisés, comme pétrifiés, côtoyant au sol effets personnels et carcasses de moto.

« Arracher la batterie du véhicule »

Selon le gouverneur, au moment où les habitants remplissaient leurs bidons de carburant, un homme a tenté d’arracher la batterie du camion, provoquant ainsi la déflagration. Une explication corroborée par plusieurs témoins.

« Nous sommes arrivés sur les lieux, avec deux voisins, juste après que le camion se soit renversé », a rapporté January Michael, un jeune enseignant joint par l’AFP. « Pendant que certains bons samaritains essayaient de sortir du camion le chauffeur et les deux autres personnes qui se trouvaient à bord, d’autres se bousculaient, munis essentiellement de jerricanes, pour recueillir de l’essence. »

« Au même moment, une personne tentait d’arracher la batterie du véhicule », a-t-il ajouté. « Nous avons averti que le camion pouvait exploser à tout moment mais personne n’a voulu nous entendre. Nous avons alors poursuivi notre chemin. Mais à peine avions tourné les talons que nous avons entendu l’explosion. »

Vive émotion dans le pays

Artistes, sportifs, politiques et simples citoyens ont multiplié les messages de compassion aux victimes, alors que le drame a suscité une vive émotion dans l’ensemble du pays.

« J’adresse mes condoléances à tous ceux qui sont affectés, en particulier aux familles des victimes et je prie Dieu pour que ces victimes reposent en paix et que les blessés se rétablissent vite », a réagi le président tanzanien John Magufuli dans un communiqué diffusé par la présidence.

Le chef de l’État s’est dit « très choqué que les gens se ruent sur des véhicules accidentés pour piller leur cargaison ».

« Il y a des véhicules qui transportent du fuel dangereux comme dans ce cas, à Morogoro », a-t-il déclaré.  » Il y en a d’autres qui transportent des produits chimiques toxiques ou encore des explosifs. Arrêtons cette habitude, je vous en prie. »

Des tragédies qui ne sont pas rares

Selon le gouverneur de Morogoro, tous les médecins de l’hôpital régional ont été mobilisés et des patients, dont l’état n’inspire pas d’inquiétude, ont été transférés dans d’autres établissements pour faire de la place aux victimes de l’explosion.

Ce type de tragédie n’est toutefois pas rare sur le continent. Début juillet déjà dans le centre du Nigeria, au moins 45 personnes sont mortes et plus de 100 ont été blessées lors du pillage par la population d’un camion-citerne accidenté qui avait explosé.

La citerne avait pris feu lorsqu’un autocar chargé de passagers avait tenté de passer. Son pot d’échappement, en raclant le sol, avait provoqué des étincelles qui avaient ensuite enflammé le carburant.

Début mai, c’est au Niger qu’une catastrophe similaire a eu lieu, emportant près de 80 personnes. Le chauffeur du camion-citerne, lequel contenait 50 000 litres de carburant, avait expliqué aux enquêteurs avoir rencontré des défaillances sur toutes les commandes de son engin, y compris sur les freins.

Le camion s’était couché sur la chaussée alors qu’il essayait de s’arrêter, à quelques centaines de mètres à peine de l’aéroport international de Niamey. De nouveau, des riverains avaient tenté de siphonner la citerne qui avait fini par s’embraser.

Parmi les plus meurtrières de ces catastrophes figurent celle de Maridi à 300km à l’ouest de Juba, au Soudan du Sud, qui avait fait 203 victimes en 2015 ; et celle de Sange, dans l’est de la République démocratique du Congo, où 292 personnes avaient perdu la vie en 2010.

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